Appartement de Sakyû

Un appartement en haut d'une des grandes tours de Kiri. Quasiment impossible à y entrer par effraction, au vu de la hauteur. C'est l'une des raisons qui avaient poussé Sakyû à l'acheter. Justement, elle y pensait: alors qu'elle était accoudée à la rambarde de son balcon, en train de croquer une belle pomme rouge. Il n'y avait que elle. Elle et l'immensité du ciel. Personne ne la voyait de si haut: elle était presque cachée par des débuts de nuage. Tout le monde ressemblait à des fourmis à ses pieds. Cela lui plaisait. Elle balança le trognon de sa pomme dans le vide et ne regarda même pas où elle avait atterrit. Elle se faufila entre les pots de fleur de son balcon et poussa la porte-fenêtre pour rentrer chez elle. Ce n'était pas spécialement grand, mais bien décoré: un petit salon qui faisait aussi office de salle à manger avec une longue table basse et des coussins pour s'asseoir dessus. Un coin cuisine était aménagé. Il y avait aussi une salle de bain comportant en tout et pour tout une douche, un lavabo et un cuvette de toilette. La chambre occupait le reste de l'espace: un grand lit double, une table de nuit et une placard renfermant tous les habits de Sakyû.

La kunoichi était habillée d'un yukata de coton noir sur lequel était brodé des oiseaux doré qui s'envolaient dans le ciel. Elle le laissait ouvert sur ses dessous: de jolis vêtement de femme, taillés dans un coton délicat et rehaussé de dentelle blanche, ce qui rendait la peau laiteuse de Sakyû encore plus pâle. A travers le tissus, on devinait son petit ventre qui commençait à s'arrondir.
Du plat de la main elle le caressa et une boule se forma dans sa gorge.

-*Il faudra que j'aille le voir... pour lui dire.*

Elle baissa les yeux vers son ventre. Là dedans grandissait un enfant. Celui de Clad et le sien. Elle ne lui avait pas encore dit et se demandait comment il pourrait bien réagir à cette annonce. Bien ou mal? Qui sait... il était si peu prévisible.
Mille et un scénarios catastrophe se créaient dans sa tête. Mais pour le moment, elle ne faisait qu'attendre. Attendre le bon moment et trouver une façon de le lui présenter pour qu'il ne s'énerve pas.

Plus tard, elle s'habilla et sortit, pour aller se laver aux bains.